Face à la hausse continue du prix de l’essence et du gasoil, le gouvernement français et certaines entreprises ont mis en place différentes aides destinées à soutenir les travailleurs contraints d’utiliser leur véhicule personnel. En 2025, ces dispositifs ont encore évolué. Alors, quelles sont les aides carburant dont vous pouvez bénéficier ? On vous explique quels sont les dispositifs mis en place, les conditions pour en profiter et leurs montants.
Le chèque carburant : une aide toujours accessible ?
Depuis la crise énergétique de 2022, les dépenses de carburant pèsent lourd sur le budget des ménages, en particulier pour les salariés habitant loin de leur lieu de travail. Pour compenser cette charge, l’État avait introduit un « chèque carburant » de 100 puis 200 euros, avant d’étendre l’aide à 300 € pour certains profils modestes. Ce dispositif, destiné aux actifs utilisant leur véhicule personnel pour se rendre au travail, a été bien accueilli. Cependant, il n’a pas été reconduit en 2025.
La prime carburant versée par l’employeur
Si l’aide directe de l’État n’est pas reconduite en 2025, un autre dispositif demeure bien réel : la prime carburant. Celle-ci est versée par les entreprises à leurs salariés qui doivent utiliser leur véhicule pour aller travailler. Il s’agit d’une mesure facultative, mais encouragée, car elle est exonérée d’impôts et de cotisations sociales dans certaines limites.
Pour savoir si vous êtes éligible à cette aide financière pour vos frais de carburant, rendez-vous sur le site officiel Mes Allocs.fr qui propose un simulateur d’aide accessible à tous les salariés.
Quel est son montant en 2025 ?
En 2025, le montant maximal d’exonération pour la prime carburant est fixé à 300 € par an et par salarié pour un véhicule thermique. Si vous utilisez une voiture électrique, hybride rechargeable ou à hydrogène, le plafond grimpe à 600 €. Ces montants représentent les plafonds d’exonération, c’est-à-dire que votre employeur peut verser moins, mais pas forcément autant. En d’autres termes, vous ne touchez pas automatiquement 300 € : tout dépend de la politique interne de votre entreprise.
Le versement de la prime doit apparaître sur votre fiche de paie sous une ligne spécifique. Elle peut être versée mensuellement ou en une seule fois au cours de l’année. Si vous changez de véhicule ou de situation (déménagement, modification des horaires), il est important de signaler ces changements pour éviter toute erreur.
Quelles conditions pour en bénéficier ?
Pour être éligible à cette prime, il faut avant tout que votre employeur ait décidé de la mettre en place. C’est une mesure volontaire, instaurée soit par accord collectif, soit par décision unilatérale de la direction après consultation du comité social et économique (CSE). Vous devez ensuite utiliser votre véhicule personnel pour venir travailler, sans bénéficier d’un véhicule de fonction dont le carburant est pris en charge.
Cette prime s’adresse aux salariés qui n’ont pas d’autre choix que d’utiliser leur voiture personnelle pour leurs trajets domicile-travail. Cela concerne notamment ceux qui habitent dans des communes peu ou pas desservies par les transports publics, ou dont les horaires ne permettent pas d’utiliser les bus ou les trains.
Le dispositif concerne aussi bien les salariés à temps plein que ceux à temps partiel, mais dans ce dernier cas, le montant peut être ajusté au prorata de votre durée de travail. En revanche, les salariés bénéficiant déjà d’une prise en charge intégrale de leurs frais de déplacement, ou d’un logement de fonction à proximité du lieu de travail, sont exclus.

Comment faire la demande ?
Si vous pensez être éligible à la prime carburant, la première étape consiste à vous renseigner auprès de votre service des ressources humaines. L’entreprise doit avoir défini les conditions d’attribution, les modalités de versement et les justificatifs nécessaires. En général, il vous sera demandé une attestation sur l’honneur précisant que vous utilisez votre véhicule personnel pour vos trajets domicile-travail, ainsi qu’un justificatif de domicile.
Le cumul avec d’autres aides
La prime carburant peut se combiner avec d’autres dispositifs existants. C’est notamment le cas du Forfait mobilités durables (FMD), une aide destinée à encourager les déplacements plus écologiques, comme le covoiturage, le vélo ou les transports publics. En 2025, le cumul de la prime carburant avec le FMD et la prise en charge des abonnements de transport peut atteindre jusqu’à 900 € par an, tout en restant exonéré de cotisations et d’impôts.
Cela signifie que si votre entreprise propose à la fois une prime carburant de 300 € et un forfait mobilités durables de 600 €, vous pouvez bénéficier d’un soutien total de 900 € nets. C’est une véritable opportunité pour les salariés situés en zones rurales ou périurbaines, où l’usage du véhicule personnel reste indispensable.
Pourquoi la prime carburant est essentielle ?
Au-delà du montant, l’aide carburant symbolise un enjeu de justice territoriale. Les salariés vivant dans des zones rurales n’ont souvent pas d’autre choix que de se déplacer en voiture. Les inciter à adopter des modes de transport plus durables est louable, mais cela suppose des infrastructures qui, aujourd’hui encore, manquent dans de nombreuses régions. En attendant, ces aides restent indispensables pour préserver le pouvoir d’achat.
Elles ont aussi une dimension écologique : en encourageant les employeurs à soutenir les véhicules électriques ou hybrides, le gouvernement espère accélérer la transition énergétique. Le fait que le plafond soit plus élevé pour ces véhicules (600 € contre 300 €) n’est pas anodin : il s’agit d’un levier pour orienter les choix vers une mobilité plus propre.







